Quand le tri social menace la médiation pénale

Certaines propositions budgétaires récentes, marquées par une logique de distinction entre citoyens “légitimes” et “indésirables”, risquent d’affaiblir durablement la médiation pénale. En ciblant les subventions aux associations d’aide aux plus vulnérables, c’est tout l’écosystème de la justice restaurative qui se trouve menacé. Or, ces acteurs de terrain sont essentiels pour offrir des alternatives aux poursuites judiciaires, réduire la récidive et désengorger les tribunaux.
Une justice qui privilégie l’exclusion à la réparation remet en cause l’égalité d’accès à la médiation. Les victimes issues de milieux précaires, souvent accompagnées par les structures associatives, pourraient se retrouver privées de ce recours. À l’inverse, les dispositifs traditionnels, épargnés par ces coupes budgétaires, renforceraient une vision sélective et conservatrice de la justice.
Faut-il rappeler que la médiation pénale, pour être efficace, doit rester un droit pour tous — et non un privilège ?